de Asghar Farhadi

Un groupe d’amis étudiants passe des vacances dans une vaste demeure au bord de la mer Caspienne. Sepideh, qui s’est occupée de l’organisation, a décidé d’inviter Elly, en espérant que celle-ci ne soit pas indifférente au charme de son ami Ahmad, qui sort tout juste d’une rupture. Les vacances se passent dans la bonne humeur, jusqu’à la soudaine disparition d’Elly…

Langue
V.O sous titrée français
Genre
Drame
Pays
Iran, France
Année
2009
Réalisateur
Asghar Farhadi
Acteurs
Taraneh Alidoosti, Golshifteh Farahani, Shahab Hosseini
Durée
119 Minutes
Récompenses
Ours d’Argent du Meilleur Réalisateur – Berlinale 2009

NOTRE AVIS

« Un film de Zsghar Farhadi (Iran). 2009. 1 h 56. Avec Golshifteh Farahani, Taraneh Alidousti. Sortie nationale le 09 09 09. Distribué par Memento films distribution. Ours d’argent du dernier festival de Berlin. Un groupe d’étudiants, tous ou presque, vivant en couple, certains avec enfants, arrivent dans la petite ville où ils ont décidé de passer à ce qui s’apparente à un long week-end d’été. La maison qu’ils avaient retenue ne s’avère pas si disponible que ça et on leur propose à la place, une autre maison, au bord de la mer caspienne, donnant sur le sable de la plage, vaste mais en moins bon état et dans laquelle il va falloir se mettre tout de suite au travail pour faire un peu de ménage et pour organiser les couchages et le premier repas du séjour. Sepideh, la jeune femme qui a organisé cette escapade, a invité Elly, une de ses amies, avec l’espoir que celle-ci ne sera pas insensible au charme d’Ahmad, qui se remet difficilement d’une rupture douloureuse. La première soirée se passe dans la bonne humeur, on prépare le repas, on boit, on chante, on plaisante comme dans une bande d’amis qui passent un bon moment dans l’insouciance d’un week-end. Il y a dans ce début du film quelque chose des petites bandes si chères à Claude Sautet, un mélange de proximité entre tous, en même temps qu’une respectueuse distance, une attention à autrui, tout ce qui fait le charme et la légèreté de ses films, avec toujours un élément central autour duquel tout s’organise et qui tient l’ensemble. Ici s’est Sepideh qui a cette fonction que tout le monde lui reconnaît. Elly, elle, intrigue, c’est la dernière arrivée dans ce groupe, elle disparaît souvent pour téléphoner de son portable, elle veut rentrer par le car à Téhéran le lendemain soir pour des raisons obscures alors même que tout le groupe ne rentre que le jour suivant… Le lendemain, les enfants jouent sur la plage sous la surveillance d’Elly, elle aide une petite fille à lancer son cerf-volant pendant qu’un petit garçon à qui on l’a pourtant interdit ne peut pas s’empêcher d’aller dans l’eau et disparaît. Quand la petite fille alerte toute la maisonnée de la disparition du garçon, tout le monde se jette à l’eau. Il est sauvé in extremis. Le calme revenu, plus de peur que de mal, on constate la disparition d’Elly. Bien que personne n’en ai été témoin, on commence à échafauder les pires hypothèses. Elle aurait pu tenter de sauver le garçon de la noyade et de se noyer à son tour. Les recherches reprennent avec l’aide des pompiers et de la police qui enquête bien évidemment. Au cours de cette enquête, de ces enquêtes je devrais dire : celle de la police qui essaie de comprendre quelles sont les relations dans ce groupe, qui est qui, le pourquoi du comment, il y a l’enquête du petit groupe qui tout en continuant à rechercher Elly, enquête pour savoir qui elle est et ce qu’il convient de dire et de cacher à la police, à qui annoncer sa disparition… Commence alors une véritable enquête « policière » qui va mettre au jour Elly, le rôle de Sepideh, ce qu’elle dit ce qu’elle cache, ce que chacun sait et ce que tout le monde va cacher à la police (nous sommes en Iran, et la police dans ce coin de l’Iran est aussi gardienne des bonnes mœurs et trouver sous le même toit un homme divorcé, et une femme non mariée peut ruiner une réputation et amener la honte sur toute une communauté). D’une réunion de copains, à une intrigue policière, le film dessine les contours d’un  pays, ses vérités et ses mensonges, ses relations bien tendues entre hommes et femmes, déterminées par la culture du pays et qui imprègne, malgré eux les plus évolués de ses citoyens. Mais le film reste, toute fable mise à part, un merveilleux film bien construit avec un suspense qui ne se dément pas et qui nous tient en attente et vous mêmes ne manquerez pas de vous poser un  tas de questions à propos d’Elly. »

Charles GAUBERT.

Cinéma les Halles

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